
Guinée Équatoriale : La diaspora dénonce des expulsions «illégales» et «xénophobes»
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La plateforme NEXOS GE, représentant la diaspora équato-guinéenne, monte au créneau pour dénoncer les arrestations et expulsions massives de ressortissants camerounais par les autorités de Malabo. L’organisation fustige des violations flagrantes du droit communautaire de la CEMAC et des actes de torture présumés.
Par OLBIF
La situation des ressortissants camerounais en Guinée Équatoriale prend une tournure alarmante. Alors que des témoignages d’expulsions massives et de traitements inhumains affluent, une voix s’élève pour dénoncer avec force ces agissements : celle de NEXOS GE, une plateforme se présentant comme représentative de la diaspora équato-guinéenne. Dans un communiqué daté du 23 avril 2025 et relayé par plusieurs canaux d’information, l’organisation basée à Madrid exprime sa vive indignation face aux mesures prises par les autorités de Malabo à l’encontre des Camerounais vivant sur leur territoire.
Selon la plateforme, la police nationale équato-guinéenne a procédé ces derniers jours à une série d’arrestations «indiscriminées» de ressortissants camerounais, en vue de leur rapatriement forcé. Ces opérations, affirme la plateforme, auraient été ordonnées directement par le vice-président de la République chargé de la défense et de la sécurité. Ce qui, pour NEXOS GE, constitue une violation flagrante du droit communautaire de la CEMAC, qui garantit en principe la libre circulation des personnes entre les États membres (conformément à l’acte additionnel 01/13-CEMAC-070) et de la législation nationale équato-guinéenne relative aux droits des étrangers (loi 3/2010 du 30 mai 2010).
La dénonciation de NEXOS GE ne s’arrête pas à la légalité des arrestations. L’organisation condamne avec véhémence les «abus et mauvais traitements», les actes de «xénophobie» et de «torture» qui auraient été infligés publiquement aux Camerounais visés par ces mesures. Elle pointe également du doigt le «pillage des biens et des commerces» appartenant à ces personnes, ainsi que la «rétention illégale» de leurs effets personnels. Des accusations graves qui, si elles étaient avérées, témoigneraient d’un climat de violence et d’impunité préoccupant.
Face à cette situation, ces équato-guinéens de la diaspora formulent plusieurs exigences claires. Ils réclament le rétablissement du droit fondamental des personnes affectées à la protection judiciaire, la libération immédiate de celles qui ne font pas l’objet d’une enquête pénale, et le respect de leur droit à accéder à un juge compétent pour exercer leur défense. NEXOS GE insiste sur la nécessité de procédures administratives individualisées et différenciées, ainsi que sur le droit pour les Camerounais expulsés de contester les actes administratifs pris à leur encontre.
Allant plus loin, l’organisation lance un appel pressant aux organisations régionales et continentales compétentes : l’Union Africaine (UA), la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) et la CEMAC elle-même. La plateforme exhorte ces instances à intervenir auprès du gouvernement de la Guinée Équatoriale pour qu’il rétablisse l’état de droit, la primauté de la loi et la pleine indépendance du pouvoir judiciaire, qu’elle considère comme le garant de l’application effective des normes en vigueur.
La prise de position de NEXOS GE, émanant de la diaspora équato-guinéenne elle-même, ajoute un poids considérable aux dénonciations des expulsions de Camerounais. Elle soulève des questions fondamentales sur le respect des droits humains et des accords régionaux au sein de la CEMAC. Reste à voir quelle sera la réaction des instances africaines interpellées et si Malabo entendra cet appel pressant au respect de la dignité et des droits de ses voisins. L’écho de cette affaire risque de résonner bien au-delà des frontières de la Guinée Équatoriale.