Illusion économique du Cameroun : La CEMAC, bouc émissaire d’une mal-gouvernance généralisée

Le Cameroun, voisin et membre de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), est confronté à une inflation qui, selon le média Investir au Cameroun, reste au-dessus du seuil de tolérance de la région. Ce constat, loin d’être une simple statistique, est un symptôme criant de la mal gouvernance qui afflige les régimes autoritaires de la sous-région, y compris le régime népotiste de Malabo.

Par OLBIF

Selon l’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun, l’inflation a atteint 4,1 % au premier semestre 2025. Bien que cela représente un «net recul» par rapport aux 5,7 % de 2024, le chiffre demeure supérieur au seuil de 3 % de la CEMAC. Ce taux est, pour un pays qui se vante de sa stabilité, une preuve de l’incapacité des autorités à maîtriser les prix des denrées de base. L’INS, cité par la source, attribue l’inflation à « deux postes de consommation » : les produits alimentaires et les coûts de transport, conséquence directe des « relèvements successifs des prix des carburants ». Cela montre que les décisions du gouvernement ont un impact direct sur le quotidien des populations.

Ce qui est particulièrement révoltant, c’est l’optimisme béat des autorités camerounaises. Elles se fixent pour « objectif de ramener l’inflation à 4% d’ici la fin de l’année », tout en reconnaissant les risques, notamment les hausses des prix de l’énergie et les ajustements fiscaux. Il est facile pour des gouvernements qui vivent dans l’opulence de promettre une stabilité économique. Mais ces chiffres ne reflètent pas la réalité du peuple qui, comme en Guinée équatoriale, souffre des conséquences de la corruption et de l’enrichissement illicite.

La situation du Cameroun est un miroir de ce que nous vivons ici à Malabo. Les gouvernements népotistes, déconnectés de la réalité de leur peuple, se cachent derrière des statistiques et des chiffres de croissance pour masquer la misère. Tandis que l’INS prédit une croissance économique de 3,9 % pour le Cameroun, la majorité de la population vit dans la précarité. Pour nous, journalistes indépendants et citoyens qui luttons contre un régime qui nous méprise, cette inflation est le symbole d’un échec politique partagé par les élites de la CEMAC. Le défi pour le second semestre n’est pas de « maîtriser l’inflation sans compromettre la dynamique de croissance », mais de faire en sorte que les richesses d’un pays profitent enfin à son peuple.