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Affaire Afriland : Le conflit CDEC-COBAC expose la faillite de la gouvernance en Afrique Centrale

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La gestion opaque des fonds publics et le malaise institutionnel qui gangrènent les régimes de l’Afrique Centrale viennent d’être mis à nu par une vive querelle entre deux institutions régulatrices camerounaises. Une correspondance du Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations du Cameroun (CDEC), Richard Evina Obam, adressée au Président de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), révèle non seulement un « conflit de compétence institutionnelle et juridique majeur », mais aussi, et surtout, les pratiques douteuses de la première banque camerounaise, Afriland First Bank.

Par OLBIF

Au cœur de l’affaire se trouve l’opérateur Afriland First Bank, accusé par la CDEC d’un « manque de sincérité et d’intégrité dans ses déclarations ». La banque avait initialement déclaré détenir 17 milliards de francs CFA concernant des dépôts à terme et des dépôts de garantie liés aux marchés publics.

Or, la CDEC affirme que ses « investigations complémentaires », basées sur « un examen des états financiers et CERBER d’Afriland First Bank au titre de l’exercice 2024 », montrent que la déclaration de l’institution bancaire « ne reflète pas de manière exacte et complète l’ensemble des fonds et valeurs légalement dévolus à la CDEC et enregistrés dans ses livres ».

Le Directeur Général Richard Evina Obam a rappelé à Afriland First Bank et à Mobile Money Corporation qu’il leur appartient de « prouver qu’elle ne détient pas dans ses livres les fonds de Mobile Telephone Networks Cameroon Limited qui sont non soumis au séquestre ». L’institution souligne que la compétence de la CDEC à « tenir ou conserver les fonds saisis et/ou placés sous séquestre » est formellement reconnue, notamment par une lettre du Gouverneur de la BEAC en septembre 2023.

La COBAC, un bouclier pour les puissants ?

Le conflit s’intensifie avec l’intervention jugée illégitime du Président du Conseil d’Administration de la COBAC, par ailleurs Gouverneur de la BEAC, qui « a cru bon de devoir s’immiscer dans une affaire en cours ».

La CDEC dénonce cette ingérence. Elle rappelle que la COBAC n’a « aucune compétence en matière de séquestres judiciaires ordonnés par les tribunaux nationaux » et qu’il est « exclu de son champ d’application, le recouvrement de créances publiques ». En s’adressant au Président de la COBAC, la CDEC lui demande de ne plus donner suite à la démarche d’Afriland et de Mobile Money Corporation visant à « solliciter une nouvelle fois l’intervention de la COBAC ».

Le Directeur Richard Evina Obam conclut sa missive par un appel à la « souveraineté et de la justice camerounaises », invitant la COBAC à ne pas s’ingérer dans des problématiques relevant de la justice nationale, ce qui serait « perçues comme une énième ingérence dans un domaine qui ne relève pas de vos attributions ».

Ce théâtre de régulateurs qui « se marchent dessus » illustre l’anarchie institutionnelle que l’on retrouve dans toute la sous-région, y compris en Guinée Équatoriale. Tandis que l’élite se dispute des milliards et que les banques régionales rivalisent d’opacité, le peuple continue de subir la pauvreté. Ce conflit entre la CDEC et la COBAC est une énième preuve que les structures de gouvernance régionales sont défaillantes, souvent instrumentalisées pour protéger les intérêts de l’élite. Ces conflits d’autorité montrent que lorsque l’argent du peuple est en jeu, la règle du jeu est : « Chacun tire la couverture à soi ».

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