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Malabo encarga un documental para reescribir la historia nacional



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L’annonce est tombée comme un coup de tonnerre dans un ciel habituellement opaque des finances équato-guinéennes. La Banque Africaine de Développement (BAD) a accordé un financement massif de 58,61 millions d’euros à la République de Guinée Équatoriale. Cet accord, paraphé le 30 octobre 2025 à Bata, concerne la première phase du Projet de renforcement du capital humain (PARCH 1). Si l’objectif affiché – former la jeunesse et créer des emplois – semble louable, la question se pose : avec son passif de mal gouvernance et d’enrichissement illicite, le régime de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est-il encore digne de la confiance de la communauté financière internationale ?
Par OLBIF
Selon un article d’ANA NEWS, publié ce 6 novembre 2025, ce programme est doté d’un coût total estimé à 73,27 millions d’euros. Il vise des objectifs chiffrés et ambitieux : la formation de 2 000 jeunes (dont 45 % de femmes), la création de 4 500 emplois et la naissance de 500 entreprises. En outre, le projet prévoit la construction de deux instituts polytechniques dans les villes de Mongomo et Luba.
Ce financement marque un événement notable, soulignant le retour de la BAD dans le secteur du développement humain du pays après une parenthèse de dix ans. Ce retrait passé n’était pas fortuit. Il faisait suite à la gestion calamiteuse des ressources nationales et aux accusations persistantes de corruption qui ont gangrené les relations de Malabo avec ses partenaires.
Le gouffre de la confiance : la misère contre la jet-set
L’injection de près de 59 millions d’euros par une institution aussi crédible que la BAD soulève une vive inquiétude. Ces fonds sont destinés à un peuple qui, malgré les immenses richesses pétrolières et gazières du pays – Malabo fut longtemps l’un des pays les plus riches d’Afrique en PIB par habitant – continue de croupir dans la misère.
Comment accorder une nouvelle confiance à un gouvernement dont les membres, à commencer par le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue (surnommé Teodorín), ont fait l’objet d’enquêtes et de condamnations retentissantes à l’étranger pour détournement de fonds publics ? L’affaire des « biens mal acquis » en France, qui a révélé l’étendue de l’opulence du cercle familial et les dépenses extravagantes en hôtels particuliers, voitures de luxe et jets privés, reste gravée dans les mémoires. Pendant que l’élite s’offre une vie de jet-set , la majorité des Équato-Guinéens se débat avec des services de base défaillants.
De la théorie des projets à la réalité de l’exécution
L’objectif de créer 4 500 emplois et de former des jeunes est un pansement nécessaire sur la plaie béante du chômage. Toutefois, l’histoire récente montre que la mal gouvernance n’est pas seulement un problème de vols massifs, mais aussi une incapacité chronique à exécuter les grands projets de manière transparente et efficace.
Le précédent retrait de la BAD il y a dix ans était un signal fort sur l’opacité budgétaire du régime. Aujourd’hui, on est en droit de se demander : quelles garanties le gouvernement a-t-il pu donner à la BAD pour s’assurer que ces 58,61 millions d’euros ne s’évaporeront pas dans les comptes bancaires offshore de l’oligarchie, plutôt que dans les instituts polytechniques de Mongomo et Luba ? Sans une surveillance citoyenne féroce et sans un engagement sincère du régime à respecter les règles de passation des marchés publics, ce financement risque de se transformer en un nouveau puits sans fond, aggravant la dette publique sans améliorer le sort du peuple.
Ce qu’il faut retenir
Le financement du PARCH 1 par la BAD, bien que vital pour la jeunesse équato-guinéenne, soulève d’énormes doutes sur la capacité du gouvernement actuel à en assurer la bonne gestion. Pour la communauté internationale et les banques multilatérales, accorder un tel montant est un pari risqué sur la volonté du régime de Malabo d’abandonner ses pratiques népotistes. En l’absence de réformes institutionnelles profondes, le risque de voir ces millions d’euros financer non pas le capital humain, mais le capital de l’élite dirigeante, est un danger bien réel. Les institutions financières internationales ont la responsabilité morale de ne pas cautionner, même indirectement, un système qui sacrifie les besoins du peuple au profit de l’enrichissement personnel.